Le biais de cadrage peut aussi influencer notre perception.
Imaginez vous vous levez après une nuit difficile, vous êtes fatigué. Au moment de prendre votre petit déjeuner vous renversez votre café sur votre pantalon et vous vous brûlez. Quand vous prenez votre voiture pour aller au travail, un conducteur vous fait une queue de poisson et vous manquez d’avoir un accident. Et une fois arrivé au bureau, vous apprenez que le client avec lequel vous deviez signer un gros contrat s’est finalement rétracté.
Tous ces évènements négatifs qui se sont produits durant la matinée créent un cadre qui influence la façon dont vous percevrez le reste de votre journée. Vous aurez beau ensuite apprendre une bonne nouvelle vous ne l’accueillerez pas de la même façon qu’une personne qui n’a pas vécu toutes ces choses négatives.
Comment limiter le biais de cadrage ?
Lorsque vous recevez une information, recadrez là. Par exemple si vous voyez sur un contrat ou sur une publicité une information présentée d’une certaine façon, cherchez une autre façon de la formuler pour diminuer son influence. Et si vous vivez de mauvais moments dans la matinée, essayez de ne pas les laissez vous influencer pour le restant de la journée.
Extrait de séance : Le dimanche soir
Lui : Je ne me sens pas bien le dimanche soir.
Moi : C’est comment dimanche soir ?
Lui : C’est galère, la vraie déprime.
Moi : Pourquoi ?
Lui : Mon fils va chez sa mère, je me retrouve seul, j’ai trop de temps pour penser et il me manque, je n’arrive même pas à me décontracter ou à voir un film. Les autres soirs, ça va parce que je travaille jusqu’à 18h, je ne le sens pas.
Moi : Comment est ta semaine ?
Lui : J’ai mon fils un jour sur 2, ça se passe bien
Moi : Qu’est ce que tu n’aimes pas faire dans la semaine ?
Lui : Pourquoi ?
Moi : Comme ça
Lui : Les courses, ça prend 2h, le ménage je ne t’en parle même pas, l’administratif, les comptes : je déteste !
Moi : Ok alors je te propose de faire toutes les choses galères dans ton « moment galère », vu que de toute façon tu n’arrives pas à te décontracter, tu peux même préparer des plats pour la semaine ce qui te dégagera du temps quand tu as ton fils pour vraiment profiter.
Lui : (surpris) Carrément.
Je n’essaie pas de changer sa perception du dimanche ou son ressenti, mais en proposant de charger la galère du dimanche, s’il l’accepte, cela lui permettra d’occuper son mental, voire se dégager du temps de qualité tout le reste de la semaine. Si c’est trop dur, il pourra enfin paradoxalement se décontracter et « profiter un moment de n’avoir pas tout à faire ». Sa perception du dimanche va changer et donc son ressenti également. Ici on ne peut pas changer les règles de garde mais on peut donc stratégiquement obtenir un effet en agissant indirectement sur le contexte.
Autre article sur le sujet
Pour approfondir sur ce sujet
Module 7 La force du Mental – RESSOURCES & RESPONSABILITE